

Tshopo : le sénateur Jean Bamanisa interpelle sur la gouvernance des fonds routiers et prône un aménagement territorial axé sur le développement
En séjour dans la province de la Tshopo dans le cadre de ses vacances parlementaires, le sénateur Jean Bamanisa Saïdi a animé un point de presse ce lundi dans la grande salle du restaurant La Fourchette Boyomaise à Kisangani. L’ancien gouverneur a abordé plusieurs sujets d’intérêt public, notamment l’aménagement du territoire, les infrastructures routières et la gestion des fonds issus de la taxe conventionnelle sur les hydrocarbures.
D’entrée de jeu, le sénateur a insisté sur l’importance stratégique d’un aménagement du territoire rationnel et structuré, qu’il considère comme une condition essentielle pour garantir un développement harmonieux et durable du pays. Il a profité de l’occasion pour présenter le projet de corridor de développement Kisangani–Ubundu–Kindu, fruit des réflexions issues de l’Expo Béton organisée à Lubumbashi.
« Le chef de l’État, que nous avons rencontré en novembre dernier, a trouvé l’idée très pertinente. Il a instruit que la concession de la ligne Kisangani–Ubundu soit accordée au partenaire privé impliqué dans le projet. Aujourd’hui, la convention est signée, les études sont achevées, les financements disponibles, et les travaux vont démarrer. La gestion de cette ligne ferroviaire ainsi que du port de la rive gauche a été concédée pour une durée de 30 ans », a déclaré le sénateur.
Ce partenariat, porté par un compatriote, M. Massoud, en collaboration avec des partenaires sud-coréens, constitue, selon lui, un exemple concret du potentiel local que peuvent générer les initiatives issues de l’Expo Béton.
Abordant la question des infrastructures routières, Jean Bamanisa a exprimé de vives préoccupations quant à la gestion peu transparente de la taxe conventionnelle sur les carburants. Selon lui, cette taxe, censée financer les travaux d’asphaltage, n’a pas produit les effets escomptés.
« En Ituri, cette taxe est passée de 1 000 à 1 500 dollars par camion. Elle a pourtant permis de mobiliser plus de 60 millions USD, mais à peine 11 kilomètres de route ont été réalisés. Où est passé le reste ? », s’est-il interrogé devant la presse.
Le sénateur a également dénoncé les exonérations persistantes dont bénéficient certaines entreprises sur les droits d’entrée du carburant, ce qui prive le FONER (Fonds national d’entretien routier) de ressources vitales. Il a estimé à 15 millions USD par mois les recettes actuelles du fonds, soit environ 180 millions USD par an, ce qui aurait permis, selon lui, d’asphalter des axes clés comme Mahagi–Bunia ou Kisangani–Beni en moins d’une décennie.
« Si les fonds étaient gérés avec rigueur et transparence, ces routes prioritaires seraient aujourd’hui terminées », a-t-il affirmé.
Jean Bamanisa a appelé les autorités à revoir la politique de répartition de cette taxe, suggérant qu’une partie soit reversée aux provinces consommatrices comme la Tshopo et non uniquement à celles de transit ou d’entrée comme l’Ituri.
Il a par ailleurs annoncé son intention de saisir les autorités financières et le Premier ministre afin de plaider pour une gouvernance plus responsable, équitable et orientée vers les résultats.
« Nous avons les moyens de financer nos routes. Ce qu’il faut, c’est de la volonté politique, de la transparence dans la gestion et une vision structurante. Le développement ne tombera pas du ciel, il faut le construire, avec rigueur et méthode », a-t-il conclu.
Avec un leadership de proximité et un message clair sur les défis de gouvernance, les vacances parlementaires du sénateur Bamanisa prennent résolument la tournure d’un engagement pour un développement local concret et inclusif.
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