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Crise à l’hémicycle : Kasaï Central, une province prise en otage par son propre Parlement (EDITORIAL)

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Crise à l’hémicycle : Kasaï Central, une province prise en otage par son propre Parlement (EDITORIAL)

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La province du Kasaï Central traverse l’une des pages les plus sombres de son histoire politique récente. L’Assemblée provinciale, censée incarner le pluralisme démocratique et servir de rempart au bon fonctionnement de l’exécutif, est aujourd’hui le théâtre d’une crise institutionnelle profonde. Une crise qui menace non seulement l’équilibre des pouvoirs, mais aussi la stabilité de la gouvernance et les espoirs de développement d’une population déjà épuisée par des années de précarité.

Depuis plusieurs mois, un bras de fer oppose deux camps rivaux : d’un côté, le bureau sortant dirigé par Daniel Lukusa ; de l’autre, le bureau d’âge conduit par Stéphane Muanda. Le point de bascule est intervenu avec la décision du Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, entérinant la déchéance du bureau Lukusa et autorisant le bureau d’âge à poursuivre le processus d’installation du bureau définitif.

Si cette décision a été saluée par certains comme un acte de clarification et de retour à l’ordre, elle a été dénoncée par d’autres comme une manœuvre d’ingérence politique. Résultat : le fossé se creuse. Dix-huit députés opposés au bureau déchu ont adressé une lettre à Daniel Lukusa, l’exhortant à organiser les élections pour pourvoir aux postes vacants de vice-président, rapporteur et questeur. Le silence ou le refus d’agir risque d’aggraver davantage l’instabilité.

Pendant ce temps, les véritables urgences de la province — accès à l’eau potable, routes impraticables, écoles et hôpitaux délabrés, chômage endémique des jeunes — sont reléguées aux oubliettes. Ce qui devait être un espace de travail législatif se transforme chaque jour davantage en champ de bataille politique, où ambitions personnelles, calculs partisans et ego prennent le pas sur le mandat républicain confié par le peuple.

Cette crise dépasse le simple cadre d’un désaccord institutionnel. Elle révèle un mal plus enraciné : un déficit criant de culture démocratique, le mépris des textes légaux, la politisation excessive des organes d’arbitrage et une instrumentalisation des institutions au service d’intérêts privés. Le refus d’appliquer une décision d’une autorité centrale, légalement compétente, n’est pas seulement une faute politique — c’est une menace pour l’État de droit.

L’Assemblée provinciale, censée incarner la voix du peuple, s’est muée en source de confusion. Elle alimente la défiance populaire et compromet la mise en œuvre de politiques publiques pourtant urgentes. Le Kasaï Central mérite mieux. Il mérite des élus à la hauteur des défis, unis autour d’un projet de société, et non divisés par des intérêts de clans.

L’heure est à la responsabilité. Les députés provinciaux doivent faire preuve de maturité, renouer avec le dialogue, respecter les textes en vigueur et replacer l’intérêt collectif au centre de leurs préoccupations. Le peuple n’a pas voté pour assister à des règlements de comptes dans les couloirs du pouvoir. Il a voté pour un avenir meilleur — pour une province gouvernée, pas bloquée.

Une Assemblée divisée, c’est une province en danger. Le retour à l’ordre institutionnel est plus qu’un impératif : c’est une urgence vitale. Éducation, santé, infrastructures, électricité, emploi : aucun de ces chantiers ne peut avancer sans une Assemblée fonctionnelle, cohérente et responsable.

Le peuple observe. L’Histoire, elle, ne pardonne pas.

Thomas Mukonga/LUMIÈRE NEWS à Kananga

La Rédaction. Contact : +243 850 710 634 & +243 826 769 494 & +243 817 180 576 Adresse physique du bureau : Makiso, Kisangani, TSHOPO, RD. Congo.

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