Manifestation contre les tueries des ADF à Beni : 19 militants de la LUCHA interpellés
Une manifestation pacifique du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a été brutalement réprimée par les forces de sécurité vendredi à Beni, capitale provisoire du Nord-Kivu. Dix-neuf militants ont été interpellés alors qu’ils dénonçaient la persistance des violences meurtrières attribuées aux combattants des Forces Démocratiques Alliées (ADF) dans plusieurs territoires de la région, notamment Beni, Lubero, Mambasa et Irumu, a-t-on appris de Actualité.cd.
Les manifestants s’étaient rassemblés sur le boulevard Nyamwisi, munis de drapeaux et de calicots, lorsque la police a intervenu avec des bombes lacrymogènes et des armes létales pour disperser la foule. « Nombreux civils sont tués matin, midi et soir. Nous dénonçons ces tueries qui handicapent notre vécu. Aussi, est-il incompréhensible que ces tueries continuent malgré la présence des forces de sécurité dans la région », a déclaré Faustion Katabiko, un des porte-parole des manifestants, en plein acte de protestation.
Les militants avaient pour intention de se rendre au gouvernorat afin de remettre un mémorandum aux autorités, mais leur action a été interrompue par l’interdiction de manifestation décrétée par le maire de la ville. Nasson Murara, porte-parole de la police à Beni, a expliqué que les manifestants avaient troublé l’ordre public et qu’ils étaient en train d’être auditionnés par les officiers de la police judiciaire. « Ceux qui sont interpellés sont au nombre de 19. Ils se sont rebellés contre la décision de l’autorité urbaine interdisant leur manifestation. Pour l’instant, ils sont en train d’être auditionnés et après, la loi sera dite », a-t-il précisé.
Cette répression survient dans un contexte déjà dramatique marqué par une intensification des violences dans la région. Au cours des deux dernières semaines, des dizaines de civils ont perdu la vie lors d’attaques rebelles à Bapere, Oïcha, Mayimoya, Irumu et Lese, exacerbant l’inquiétude et la colère de la population face à l’inefficacité perçue des forces de sécurité.
Les événements de ce vendredi soulèvent des questions fondamentales sur la sécurité et la protection des droits des citoyens dans une région où la violence persiste et où les appels à l’action semblent rester sans réponse.
La Rédaction
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