

Matadi : Alerte sur un ciment importé des Émirats jugé dangereux pour la construction
Un récent rapport d’analyses réalisé par le laboratoire d’un cimentier congolais met en lumière une situation préoccupante : plusieurs sacs de ciment importés des Émirats arabes unis et mis en vente dans la ville portuaire de Matadi ne respecteraient pas les normes internationales de qualité et de sécurité.
Les tests effectués sur des échantillons de ce ciment révèlent des anomalies graves :
Composition chimique non conforme : le ratio CaO/SiO₂, essentiel pour la réactivité du ciment, n’atteint que 0,8 au lieu de la valeur minimale exigée de 2. De plus, la teneur en MgO est anormalement élevée, compromettant la stabilité du matériau.
Granulométrie défectueuse : la finesse est insuffisante, avec un résidu moyen de 47 % à 45 µm, bien supérieur aux seuils acceptables. Résultat : un ciment trop grossier qui hydrate mal et perd en résistance.
Résistance mécanique catastrophique : au lieu d’atteindre au moins 10 MPa de résistance à la compression après 2 jours, comme l’exige la norme EN 196-1 pour un ciment de type 32.5 R, les échantillons analysés affichent des valeurs inférieures à 0,5 MPa, parfois proches de zéro.
Un danger pour les infrastructures et la population
Un ciment de si piètre qualité constitue une véritable menace publique. Utilisé dans les chantiers, il pourrait provoquer des fissures précoces, effondrement de structures, pertes matérielles considérables, et surtout, des risques mortels pour les usagers et habitants.
Le rapport invite l’Office Congolais de Contrôle (OCC) à diligenter une vérification officielle et à prendre des mesures immédiates pour protéger la population.
« Il est urgent que la République Démocratique du Congo renforce ses contrôles sur les produits cimentiers importés. La vie de nos concitoyens est en jeu », peut-on lire dans le document.
Cette affaire relance le débat sur les importations de ciment et de clinker, officiellement interdites par le gouvernement mais qui continuent de circuler grâce à des dérogations controversées.
Dans un contexte où le pays mise sur des infrastructures solides pour son développement, laisser entrer des matériaux non conformes revient à mettre en péril des vies humaines. Les experts appellent donc les consommateurs à la vigilance.
La Rédaction

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