Kisangani étouffée sous les déchets : le député Freddy Yuma fustige une gestion “scandaleuse” et somme le maire Delly Likunde d’agir ou de partir

La question de la salubrité urbaine a été soulevée avec force ce jeudi à l’Assemblée provinciale de la Tshopo par le député provincial Freddy Yuma Meli, lors de la plénière consacrée à l’examen et à l’adoption du calendrier des matières de la session ordinaire de septembre. L’élu de la ville de Kisangani a qualifié de “scandaleuse” la gestion des immondices dans la capitale provinciale, dénonçant une situation qui met gravement en danger la santé publique.

Dans sa motion d’information, le député a dépeint un tableau alarmant : des montagnes d’ordures disséminées à travers la ville, dégageant une odeur nauséabonde et transformant Kisangani en une cité étouffée par l’insalubrité. Il a appelé le maire de la ville, Delly Likunde, à assumer pleinement ses responsabilités ou à rendre le tablier s’il se sent dépassé.

« Honorable Président, à côté de l’INPP, d’une école et d’une université Malikihay, on trouve une montagne d’immondices qui dégage une odeur nauséabonde. Quel sera le sort de notre population ? » s’est indigné l’élu, fustigeant une insalubrité chronique qui ternit l’image de Kisangani.

Freddy Yuma a également évoqué le cas alarmant de la source Stanley, située en face de l’immeuble 1925, qu’il a qualifié de « symbole du laisser-aller urbain ».

« Kisangani ne mérite pas ça, honorable Président ! Au 21ᵉ siècle, peut-on encore tolérer de telles situations comme celles de la source Stanley ? Si le maire n’est pas à la hauteur, qu’il démissionne. Il faut un esprit managérial à la tête de la ville. Moi-même, je souscris à cette logique de responsabilité », a-t-il lancé, provoquant les applaudissements nourris de plusieurs de ses collègues.

L’élu a également élargi son propos à d’autres dysfonctionnements de la gouvernance urbaine, notamment le laxisme des services municipaux, le manque de suivi dans la collecte des déchets et la défaillance du système d’assainissement.

Selon lui, cette situation traduit un déficit de coordination administrative et une absence de volonté politique. Il a exhorté les autorités locales à redéfinir les priorités en matière d’hygiène publique et à restaurer la dignité de Kisangani.

« Nous devons être à la hauteur des attentes de nos électeurs. Les problèmes de propreté, d’assainissement et de respect des structures économiques ne sont pas secondaires », a-t-il conclu, appelant à un sursaut collectif pour redonner à Kisangani son image historique de “ville jardin”.

Rédaction