Kinshasa au bord de l’asphyxie : les Plans Particuliers d’Aménagement(PPA), dernier rempart contre le chaos urbain

Autrefois perle noire de l’Afrique centrale, Kinshasa est aujourd’hui méconnaissable. Jadis surnommée « Poto Moyindo », symbole d’élégance et de modernité urbaine, la capitale congolaise s’enfonce inexorablement dans un désordre urbain devenu la norme. « Kin la poubelle », comme la surnomment avec amertume ses habitants, croule sous les ordures, les constructions anarchiques, et une gestion spatiale aussi erratique qu’improvisée.

C’est dans ce contexte critique que Expobéton RDC, via sa plateforme BTP-CMA, a convoqué un déjeuner-débat d’urgence à l’hôtel O’Bwira. À l’ordre du jour : une thérapie de choc pour sortir la capitale de l’agonie.

Des Plans Particuliers d’Aménagement (PPA) pour chaque commune : une réponse structurante

L’unanimité s’est dégagée autour d’une mesure centrale : l’élaboration de Plans Particuliers d’Aménagement pour les 24 communes de Kinshasa. L’idée est simple mais ambitieuse : adapter chaque zone à ses réalités propres qu’elles soient géographiques, démographiques, sociales ou économiques pour en faire un espace viable, fonctionnel et durable.

L’objectif est de mettre fin à l’urbanisation sauvage et offrir à chaque commune une feuille de route claire. Une révolution silencieuse mais nécessaire.

La commune de Kintambo a cristallisé les discussions. Frontalière de Gombe, cœur économique de Kinshasa, Kintambo aurait pu briller. Elle sombre aujourd’hui dans l’insalubrité, la désorganisation et l’inaction.

Urbanistes, architectes, enseignants, anciens gestionnaires communaux et jeunes étudiants ont dressé un état des lieux sans concession :

✓Aucune planification urbaine,

✓Une gestion foncière chaotique,

✓Des infrastructures inexistantes,
✓Et une administration locale déconnectée des réalités de terrain.

Ironie ou scandale ? Ni le gouverneur de Kinshasa ni le bourgmestre de Kintambo n’étaient présents. Ce dernier aurait été… occupé à des célébrations de mariage. Un symbole tragique du manque d’engagement des autorités face aux défis majeurs de la ville.

Cette absence est apparue comme un aveu d’indifférence, voire d’irresponsabilité, alors même que l’avenir urbain de Kinshasa se jouait autour de la table.

Les participants, unanimes, ont appelé à une thérapie de choc :

✓Application stricte des normes d’urbanisme,

✓Requalification des espaces publics,

✓Réhabilitation des voiries,

✓Réorganisation des marchés,

✓Création de zones vertes,

✓Gestion moderne des déchets,

Et surtout, responsabilisation des autorités.

Kinshasa ne peut plus se permettre l’amateurisme. Chaque jour de retard dans l’application des PPA aggrave une situation déjà explosive. L’événement organisé par Expobéton RDC n’était pas une simple réunion technique : c’était un cri d’alarme doublé d’un acte de foi.

Foi en une ville capable de renaître.
Foi en une gouvernance qui pourrait enfin se réveiller.
Foi en des citoyens qui ne veulent plus subir, mais construire.

Il est temps que Kinshasa cesse d’être la capitale de l’improvisation. Elle peut et doit devenir la vitrine africaine de l’innovation urbaine. Et cela commence par des actes, pas des discours.

Rédaction