

Kisangani : les taximans « indépendants » dénoncent l’achat obligatoire des gilets et réaffirment leur soutien au recyclage initié par la CNPR
Les taximans dits « indépendants » de la ville de Kisangani montent au créneau. Dans une déclaration faite à la presse ce mercredi, ces conducteurs ont dénoncé avec vigueur le caractère illégal de l’achat obligatoire des gilets, imposé selon eux par les autorités municipales, tout en réaffirmant leur soutien total à l’opération de recyclage des conducteurs annoncée par la Commission nationale pour la prévention routière (CNPR/Tshopo).
« Nous ne sommes pas contre la régularisation ou la formation, mais nous rejetons toute tentative d’imposition de frais illégaux pour des gilets que nous n’avons jamais sollicités », a lancé l’un des représentants de ce groupe, appelant à la clarté et à la transparence.
Selon ces conducteurs, l’achat des gilets leur est imposé dans les installations de la mairie, sans cadre légal clair ni arrêté officiel. Une situation qui, selon eux, crée une confusion regrettable avec le processus de recyclage actuellement piloté par la CNPR.
Se confiant à la presse face à cette situation, le ministre provincial des Transports, Ghislain Mugenya Baraka, a déclaré n’avoir pas été informé officiellement de cette vente :
« C’est vous, les journalistes, qui m’apprenez cette histoire. Jusqu’à preuve du contraire, le gouvernement provincial n’a jamais autorisé une telle vente. Si cela se passe à la mairie, il faut en discuter directement avec cette autorité locale », a-t-il réagi.

Toutefois, il a promis de se rapprocher de la mairie de Kisangani afin de faire toute la lumière sur cette affaire, tout en appelant les motards à l’apaisement et à la concertation, au lieu des protestations publiques.
« Gouverner, c’est prévoir. Je vais convoquer toutes les catégories concernées pour harmoniser les points de vue dans les prochains jours », a assuré le ministre, évoquant également des campagnes de sensibilisation par panneaux et spots en prélude à l’opération de recyclage.
De son côté, le Directeur provincial de la CNPR/Tshopo, Jasmin Ofuka, a clarifié la distinction entre identification préalable à la formation et imposition des gilets :
« Le port du gilet est un élément d’identification interne, souvent lié à l’appartenance à une association. Ce n’est pas une exigence administrative pour le recyclage. La priorité reste l’identification complète du conducteur : nom, niveau d’étude, appartenance associative ou non, afin d’adapter les contenus de formation. »

Il rappelle que le recyclage est obligatoire pour tous les conducteurs : motards, chauffeurs, pousse-pousseurs, cyclistes, voire même charretiers.
« Il ne faut pas réduire cette opération à une simple initiative ciblant les taximans. C’est une action d’intérêt public pour toute personne circulant sur la voie publique avec un engin roulant », a insisté Jasmin Ofuka.
Les autorités appellent donc les conducteurs à ne pas confondre les responsabilités de chaque institution impliquée et à s’impliquer activement dans le processus de recyclage qui vise avant tout à réduire les accidents de circulation et à améliorer la qualité du service public de transport.
Notons que nous avons tenté de joindre le Maire de la ville pour avoir sa version de fait sur cette opération qui se déroule dans les installations de son institution n’ont pas abouti.
Signalons qu’un dialogue franc entre les différents acteurs – mairie, CNPR, gouvernement provincial et conducteurs – semble désormais inévitable pour éviter toute escalade dans un climat social déjà tendu.
La Rédaction

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