« La destinée de la RDC dépend plus de nous que de lui », affirme le député national Patrick Matata face aux rumeurs du décès de Paul Kagame

Ces derniers jours, les rumeurs concernant l’état de santé, voire la supposée disparition de Paul Kagame, inondent la toile et alimentent les discussions au sein de l’opinion congolaise. Les réseaux sociaux, en quête de sensationnalisme, regorgent de spéculations sur la chute imminente de celui que beaucoup perçoivent comme l’un des principaux artisans de l’instabilité à l’Est de la République démocratique du Congo.

Mais face à ce tumulte, une voix se distingue par sa lucidité : celle du député national élu de la ville de Kisangani, Patrick Matata Makalamba, qui rappelle avec force que le destin de la RDC ne saurait dépendre d’un homme, fût-il aussi redouté que Paul Kagame.

« Beaucoup de compatriotes fantasment sur l’extinction du criminel Kagame. Qu’il soit mort ou vivant, notre destinée dépend plus de nous que de lui. »

L’élu du peuple met en lumière une réalité souvent négligée :

« Le Rwanda a su bâtir un écosystème sociopolitique solide, qui dépasse la seule personne de Kagame. Ce système intègre, consciemment ou non, les dimensions géopolitiques, économiques et sociales de la région, jusqu’à inclure la profondeur stratégique du territoire congolais. »

Autrement dit, le Rwanda n’est pas fort uniquement grâce à un dirigeant déterminé, mais parce qu’il a mis en place une structure cohérente, disciplinée et stratégiquement orientée. Ce modèle, aussi contestable soit-il sur le plan éthique, impose une réflexion.

Pour Patrick Matata, le véritable levier du changement se trouve en RDC elle-même, à travers une transformation profonde de la culture politique, sociale et économique du pays.

« Le développement, la force de la RDC viendra des changements mentaux concernant la nature et l’éthique du pouvoir ; les attitudes à l’égard du travail, de l’argent et du temps ; le comportement envers le changement, ainsi que la vision de soi et de la communauté », a-t-il soutenu.

Dans cette même optique, le représentant du peuple souligne que la RDC, riche de ses ressources et de son potentiel humain, reste paralysée par des blocages mentaux et systémiques. Une montée en puissance exige bien plus que des ressources naturelles : elle nécessite une véritable révolution culturelle. Il faut apprendre à valoriser le temps, respecter l’argent public, exiger des dirigeants une éthique irréprochable et développer une vision collective cohérente et ambitieuse.

Espérer la disparition de Kagame revient à fuir la vraie responsabilité : celle de se transformer soi-même. Car même sans lui, si les structures mentales et institutionnelles congolaises demeurent inchangées, les menaces subsisteront sous d’autres visages.

L’appel de Patrick Matata est clair : cessons de fantasmer sur l’effondrement d’un homme, et commençons à bâtir une nation forte, de l’intérieur.

La Rédaction
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