Semaine internationale des Sourds : à Kisangani, la communauté des Sourds fustige l’indifférence des autorités provinciales

L’ouverture de la Semaine internationale des Sourds et de la Journée internationale des langues des signes a résonné, mardi, comme un véritable cri d’alarme. La coordonnatrice de l’ong «Voix des femmes sourdes» Sarah Pelieng, a dénoncé l’indifférence totale des autorités provinciales face aux problèmes de leur communauté.

« Depuis 2018, aucune autorité provinciale ne nous a reçus pour écouter nos préoccupations. Nous frappons aux portes, mais on nous ferme l’accès. Les problèmes des Sourds ne sont pas pris en compte et nous sommes laissés pour compte », a-t-elle déclaré lors d’un point de presse marquant le lancement des activités.

Placée sous le thème « Pas de droits de l’homme sans droits en langue des signes », la Semaine internationale des Sourds (23–29 septembre) se tient dans un climat d’amertume à Kisangani, où la communauté déplore l’absence d’accompagnement des autorités locales. Selon Sarah Pelieng, toutes les démarches entreprises pour obtenir un appui officiel sont restées lettre morte.

Parmi les difficultés mises en avant par les Sourds figurent notamment :

✓l’absence d’écoles publiques spécialisées en RDC, toutes les structures étant privées ;

✓l’inexistence de centres d’accueil adaptés, ce qui pousse de nombreux sourds à l’errance ou à la rue ;

✓la double discrimination dont sont victimes les femmes sourdes, particulièrement exposées aux violences et à l’exclusion sociale.

Malgré le manque criant de ressources, la communauté sourde a prévu plusieurs activités pour sensibiliser l’opinion publique :

✓une conférence-débat le 26 septembre ;

✓un match de football inclusif le 27 septembre ;

✓une causerie éducative le 29 septembre.

En dénonçant l’indifférence des autorités, l’ONG «Voix des femmes sourdes» espère que cette semaine servira d’électrochoc pour rappeler que les droits des Sourds sont des droits humains et que leur reconnaissance passe par une véritable inclusion sociale, éducative et politique.

Rédaction