Urgent/Haut-Uélé : la liberté de la presse menacée, le directeur de la Radio NAVA traqué par les services de sécurité

Le directeur de la Radio NAVA, basée à Isiro, Dieu-Merci Betima, est actuellement recherché par les services de sécurité de la province. La raison ? Selon des informations parvenues à notre rédaction, il aurait accordé un entretien téléphonique en direct à l’honorable Prosper-Salomon Madilu, initiateur d’une motion de défiance contre le gouverneur Jean Bakomito Gambu. Cet épisode, survenu jeudi dernier, soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’état de la liberté d’expression dans la région.

Un proche, sous couvert d’anonymat, rapporte :
« Tout a commencé après la diffusion de l’entretien. Le directeur Betima a été contacté par les services de sécurité pour une “rencontre d’échange”. Il a poliment décliné, invoquant un emploi du temps chargé, tout en promettant de rappeler plus tard. Malgré ses précautions, les autorités ont insisté et tenté de le localiser, allant jusqu’à se rendre à son domicile. »

Selon la même source, Betima, qui se rendait à Pawa, à une cinquantaine de kilomètres d’Isiro pour des motifs familiaux, a réussi à échapper à ses poursuivants. Cependant, les recherches ont continué dans la ville, illustrant la pression exercée sur lui.

Il s’agit de la quatrième fois que le directeur de la Radio NAVA est ciblé pour avoir respecté la ligne éditoriale de la station : donner la parole à tous sans distinction.

Aujourd’hui, le « quatrième pouvoir » dans le Haut-Uélé est sérieusement mis à l’épreuve. La liberté de la presse, jadis respectée, semble foulée au pied. Les journalistes et médias indépendants sont exposés à des pressions et intimidations pour avoir relayé les opinions de la population et des élus. Pourquoi cibler le directeur plutôt que les intervenants eux-mêmes ? La question de la protection de ce droit fondamental reste entière.

À ce jour, Dieu-Merci Betima demeure introuvable, et sa famille ignore toujours où il se trouve, a précisé la source.

Rédaction