

Vacances parlementaires à Kisangani : scandalisé par la destruction spectaculaire de Lotokila, le Sénateur Bamanisa promet de traduire les responsables en justice
En vacances parlementaires dans son fief électoral, le sénateur Jean Bamanisa Saïdi ne mâche pas ses mots. Révolté par l’état de délabrement avancé de la sucrerie de Lotokila, ancien fleuron agro-industriel de la province de la Tshopo, l’élu des élus a lancé un avertissement sans détour : les responsables de cette destruction devront répondre devant la justice.
Lors d’une descente de terrain qui l’a conduit notamment à Isangi et sur le site de Lotokila, Bamanisa a dressé un constat accablant. L’usine est aujourd’hui un champ de ruines, livrée au pillage, abandonnée par les autorités successives. Ce site qui produisait autrefois du sucre et du riz pour des milliers de foyers boyomais n’existe désormais que dans les souvenirs d’une époque de prospérité.
« Lotokila est totalement détruite. Il ne reste que des carcasses métalliques. Je suis en colère contre ceux qui sont venus après moi et ont laissé ce patrimoine être ravagé. Ils ont regardé pendant que l’on arrachait les fers à béton et qu’on démolissait les bâtiments de l’État. Ils devront répondre de leurs actes », a-t-il dénoncé avec fermeté.
Devant une foule nombreuse massée près du stade Lumumba en majorité des motards venus l’accueillir, l’ancien gouverneur de la Tshopo a été acclamé lorsque la population a réclamé un retour à la stabilité des prix, notamment celui du riz, devenu hors de portée pour de nombreuses familles.
Bamanisa a rappelé que sous son leadership, un projet agricole structuré avait été relancé : semences achetées, routes entretenues, champs cultivés — autant d’initiatives rapidement avortées par le manque de volonté politique de ses successeurs.
« Nous avons remis de l’argent au gouvernement central, nous avons semé partout et l’agriculture reprenait. Aujourd’hui, tout a été abandonné. Voilà pourquoi les prix flambent. »
Dans un ton grave, il a accusé l’inaction de plusieurs structures : la police, le gouvernement provincial, ainsi que le ministère national du Portefeuille, pointant leur responsabilité collective dans l’abandon et la destruction de ce patrimoine de l’État.
Le sénateur promet d’aller jusqu’au bout. Il entend engager des procédures judiciaires contre toutes les personnes impliquées dans le démantèlement de Lotokila.
« On ne peut pas gouverner par le silence et l’impunité. Il est temps que chacun réponde de ses actes. Lotokila ne doit pas mourir dans l’oubli. »
Ce cri de colère n’est pas seulement celui d’un parlementaire en mission, mais celui d’un homme meurtri par la trahison d’un rêve collectif : celui du développement local fondé sur la production et la souveraineté alimentaire.
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